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Pourquoi et comment devenir entrepreneur ?

Devenir travailleur indépendant, créer son activité ou son entreprise, un métier d’avenir ? Le salariat peut être une situation confortable : un statut juridique protecteur, une participation à un but commun sans prise de risque financier, un investissement personnel dans une collaboration professionnelle formatrice.

Se former

Indépendance, perspectives financières ou obligation due à une faible employabilité

Pourtant, des envies d’indépendance se manifestent régulièrement : choix de son activité, de ses tâches, de son emploi du temps. Ces envies poussent à la prise de risque pour un épanouissement professionnel en étant maître de ses choix. Certains pensent gagner plus, cela peut être vrai, mais sans certitude. L’investissement préalable peut s’avérer important, sans garantie d’un retour sur investissement.
Parfois, la perte d’un emploi salarié et l’absence de nouvelle perspective poussent d’anciens salariés vers l’entreprenariat.

Combien de temps pour monter sa propre entreprise ?

Créer sa propre structure prend un an minimum en moyenne.
- Dans le cas de la poursuite de votre métier : il y aura du temps pour investir dans votre installation, pour mettre au point votre argumentaire commercial, pour constituer votre clientèle permettant d’atteindre le point mort (ou seuil de rentabilité)
- Si vous changez de métier : outre les actions mentionnées, il faudra vous documenter, réaliser une étude de marché, vous former, tester, vous faire la main, prospecter, créer votre écosystème professionnel (réseau, relations…) et digital (créer un site, animer des réseaux sociaux)

Se former

Ingrédients pour réussir son projet de création : Motivation, réflexion, flexibilité et formation.

Le chemin est non linéaire, donc la première règle est la motivation : il est nécessaire de savoir l’entretenir par la curiosité et grâce à un entourage optimiste, ainsi que de rester ouvert aux bonnes surprises et rencontres. L’étude de marché permet une réflexion sur l’état de son secteur, ses tendances, son contexte concurrentiel...
Elle est incontournable pour fixer un cap. Cap ne signifie pas route rigide et bordée de barrières de sécurité : au gré de vos formations et de vos tests, des opportunités peuvent émerger ou disparaître. Donc il faut être adaptable et flexible.
Même si on maîtrise déjà parfaitement le métier, il est indispensable de se former sur des aspects connexes ou utiles : vous êtes très technique, formez-vous au commercial, à la prise de parole ou à la gestion ; vous êtes un gestionnaire, formez-vous au commercial ; vous êtes un commercial né, formez-vous à la gestion et à des aspects techniques...
Se former, c’est accepter que l’on puisse faire mieux, que l’on puisse innover et se laisser surprendre. Plus on est formé, plus on est flexible et agile. Flexibilité et capacité d’adaptation se développent grâce à la curiosité. Si l’on change de métier, la formation est une évidence. Suivre des formations, c’est aussi rencontrer d’autres entrepreneurs individuels, des profils et des parcours singuliers inspirants.

Se former

La curiosité comme moteur

En tant qu’entrepreneur, vous êtes curieux :
- Etre curieux sur soi-même et son parcours pour bien identifier vos points forts et points faibles. Se former pour corriger certains points faibles est un atout.
- Etre curieux sur le tissu institutionnel : où peut-on se faire accompagner et se documenter, où peut-on se former ?
- Etre curieux sur son métier : connaître la concurrence, ses tendances et ses évolutions grâce aux études de l’INSEE, des Chambres de Commerce (CCI), Chambres des métiers, Fédérations professionnelles et Syndicats professionnels, Salons...
- Etre attentif aux autres, écouter et observer autour de soi : média généraux et spécialisés, discussions...pour se laisser surprendre et voir s’ouvrir d’éventuelles opportunités.

Les étapes de la création d’entreprise : De l’idée d’entreprendre aux formalités de création

Il ne s’agit pas d’un parcours fléché avec des étapes compartimentées. Les étapes du projet de création s’imbriquent et sont souvent concomitantes.

1 - Trouver l’idée

Originale ou non, un rêve d’enfance ou d’adulte, une idée commune ou une innovation un peu folle … peu importe sa caractéristique. L’idée d’activité est le point de départ de votre entreprise. Sa mise en œuvre en fera une grande idée singulière et personnelle.

2 - Préparer sa création avec le business plan

Elaborer un Business plan peut inquiéter. Mais en réalité, c’est un document qui se construit avec méthode pour assurer le succès de toute création d’activité. Et il va nourrir la réflexion du chef d’entreprise en devenir. Le Business plan regroupe une étude de marché, un prévisionnel financier et la présentation du porteur de projet. Ce dossier vous donne de l’assurance quant à la faisabilité du projet. Dans la recherche d’éventuels financements, il donne de la crédibilité au porteur de projet. L’enjeu est important, d’où la nécessité de bien le construire.
- Etude de marché : analyse du marché en général, sa composante demande (qui sont les clients, leurs besoins et attentes), sa composante offre (les produits et services disponibles), l’analyse de l’environnement avec un SWOT (forces et faiblesses, menaces et opportunités)
- Prévisionnel financier : quelles seront vos charges ? Quel niveau de recettes faut-il atteindre pour les couvrir ?
- Présentation du créateur : CV, parcours et SWOT personnel (vos forces et vos faiblesses), les certifications éventuelles à mettre en place

3 - Déterminer son nom et façonner son identité de marque

Cela peut être instantané ou nécessiter une aide extérieure selon votre capacité de créativité, votre personnalité, votre activité. Ces éléments viennent avec l’idée, s’affinent lors de la réalisation du business plan, prennent forme avec les formalités juridiques, se finalisent lors du choix du nom de domaine pour un site web. Des évolutions sont toujours possibles au fil du temps.

4 - Choisir son statut juridique

Même en entreprenant seul, plusieurs options de forme juridique sont possibles :
- Le choix de l’entreprise individuelle (EI) avec un démarrage en auto-entrepreneur est la première à venir en tête comme une évidence. En tant qu’auto-entrepreneur, au-delà d’un seuil de chiffre d’affaires (33 200€ pour les activités de prestations de services et 176 200 pour les activités commerciales), vous ne pouvez plus bénéficier de ce régime juridique avantageux fiscalement. Vous pouvez poursuivre en tant qu’entreprise individuelle (EI) : avec cette forme juridique, le chef d’entreprise a une responsabilité financière illimitée sur les éventuelles dettes professionnelles contractées. Depuis 2004, la possibilité d’opter pour l’EIRL (entreprise individuelle à responsabilité limitée) limite les risques : par acte notarié, vous pouvez définir un patrimoine d’affectation et protéger votre patrimoine personnel. Il s’agit de faire une distinction entre patrimoine privé et patrimoine professionnel.

La création d’entreprises

- Fonder son entreprise peut passer par la création d’une société, c’est-à-dire une personne morale distincte de la personne de l’entrepreneur : l’EURL (entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée) ou la SASU (société par actions simplifiée unipersonnelle). L’intérêt de la SASU est que le créateur (actionnaire unique) peut avoir le régime social de salarié. Le capital social de votre société peut être très faible (quelques euros), vous n’avez pas à réaliser d’apports importants.

Le site service-public.fr présente les informations utiles sur les différentes possibilités statutaires et sur la rédaction des statuts (contrat qui constitue l’acte de naissance d’une société). N’acceptez aucun service payant de sites commerciaux. Seuls les actes officiels auprès du greffe du tribunal de commerce nécessitent un paiement. Les informations auprès des services officiels sont gratuites.

Sources d'informations officielles

5 - Réaliser les formalités juridiques et administratives

Les formalités de création sont simples : les CFE (centre de formalités) dans les CCI (Chambre de Commerce et d’Industrie) proposent un accompagnement à la création. Le site Infogreffe permet de réaliser en ligne votre création de société et votre immatriculation auprès du registre du commerce et des sociétés (RCS) du tribunal de commerce.

Dernier point : adhérer à un Organisme de gestion agréé (France Gestion)

6 - Tester et faire ses premiers pas

Une fois votre argumentaire commercial élaboré, tester votre pitch auprès de personnes appartenant à des cercles concentriques de plus en plus éloignés de votre entourage proche.

Structurez votre emploi du temps, entretenez votre environnement digital (site internet et réseaux sociaux), restez attentif aux évolutions sociétales et commerciales par une veille technologique et concurrentielle.

Selon les données de l’INSEE, fin 2020 la création d’entreprises poursuit sa progression (+2,2 % en septembre 2020).
40 % des créateurs sont des femmes. L’âge moyen de l’entrepreneur est de 36 ans.

La création d’entreprises

Entre l’idée d’un projet d’entreprise et le fait de créer une entreprise, un temps de plusieurs mois ou années peut s’écouler.
Cepid.eu vous a donné un aperçu des étapes à réaliser, vous savez que c’est possible.
L’aide à la création d’entreprise est bien développée et structurée en France, via Pôle Emploi et via les fédérations professionnelles notamment.

En conclusion, un dernier conseil : inutile de se forcer, de partir à contre-cœur. Il faut se sentir prêt et ne pas avoir peur d’un échec : Monter son entreprise constitue une expérience professionnelle parmi d’autres. En cas de résultats insuffisants et d’un retour sur le marché du travail, cette expérience doit être valorisée : autonomie, sens des responsabilités, organisation et développement de nouvelles compétences.

Cet article a été publié le 13 décembre 2020

Autrice : Christine Puis